



L’histoire de La Loire ne peut être contée sans parler des bateaux qui la parcoururent à la « descente » et à la « remonte ». Depuis une vingtaine d’années dans la Basse Loire plusieurs passionnés de la navigation fluviale ont fait revivre l’épopée de ses mariniers. Ils ont reconstruit tous les différents types de bateaux disparus depuis plus d’un siècle.
Je voudrais citer quelques noms : Jacques Robin dit « Vent de Travers » de Saumur et sa Pascale Carole ; François Ayrault « Double Quintal » de Saint Germain sur Vienne et le Fleur de Pontille; Alain Lacroix « Sac d’Os » de Tours et son Barraquai… Je ne puis citer tous les autres si nombreux, tous de bons amis dans le partage et l’amitié du grand fleuve.
Durant plus de dix ans, j’ai eu le bonheur de parcourir le fleuve avec ces mariniers d’un autre temps. J’ai retrouvé avec ces bons compagnons les mêmes émotions de jeunesse quand dans mon enfance, avec mes frères, je descendais le fleuve de Nevers à Beaugency sur un grand canot plastique. J’ai participé aux différentes fêtes de Loire, de Saumur à Decize avec le Garogarou, remontant la marche escarpée du pont de la Charité sur Loire, évitant le barrage de Saint Florent en empruntant l’échelle à poissons et tous les obstacles de la rivière. J’ai appris modestement les rudiments du métier de marinier. Avec Alain, une nuit, naviguant à la voile entre Cosne et Sancerre sur son accéléré, le Barraquai, j’ai découvert le véritable visage du fleuve et son charme indéfinissable comme on peut le ressentir dans « Le bateau ivre » de Rimbaud…remontant le long des berges mystérieuses.
La Loire transforme nos émotions du cœur, les rivages s’estompent et l’Autre Côté paraît…






